Duga-1, la base militaire secrète abandonnée de Tchernobyl

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La base militaire Duga-1 ou Tchernobyl-2 est un système de détection de missiles intercontinentaux. Laissée à l’abandon suite à l’évacuation de la zone après l’explosion du réacteur 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, les antennes larges de 210 mètres et de 85 mètres de haut comprenant 300 émetteurs, reste le témoin de l’existence de cette base.

Une base militaire secrète soviétique

Bâtie pendant la Guerre Froide (1970-1975), cette base était « cachée » et considéré comme un camp d’été pour enfants. Cela permettait au final peu de passage dans la zone.
En réalité cette grande surface métallique est une antenne radar pour détecter les missiles intercontinentaux américains.
Employant près de 1500 personnes : militaires, scientifiques, techniciens, elle est abandonnée suite à l’explosion du réacteur n°4 de Tchernobyl, situé à quelques kilomètres de là.

Le radar « Pic Vert Russe »

Le radar émettait un signal radioélectrique surnommé « pic-vert russe »
Le Pic Vert Russe était reçu sur les ondes courtes dans le monde entier (de 1976 à 1989) et était à l’origine d’un bruit saccadé qui perturbait la radio ainsi que les fréquences utilisées par les avions de ligne.
Son existence fût révélée au moment de la chute de l’Union soviétique.

Pour écouter ce que donnait ces interférences :
Auteur : Rolypolyman (Wikipedia) – Interférences de Pic Vert Russe avec la radio – 2 novembre 1984


Dès la fin des années 1960, l’URSS commence à travailler sur des systèmes de radars trans-horizon.
Ils construisent le premier radar expérimental, non loin de la ville de Mykolaïv (Ukraine) appelé « Duga » qui comprend une antenne émettrice et une réceptrice, situées à 30 km l’une de l’autre. C’est le premier équipement sur 3 d’installer.
DUGA-1 / Tchernobyl-2 près de Tchernobyl est le modèle opérationnel qui est doté d’un émetteur et d’un récepteur séparés d’environ 60 km (c‘est donc le 3e équipement mis en place).
On pouvait l’entendre de temps à autre dans le téléphone filaire, la radio et les fréquences radio-amateurs.


Visite de la base Duga-1

Pour rejoindre la base on quitte Pripyat et c’est sans croiser âme qui vive. Notre seul contact sera le militaire à l’entrée de Duga-1 qui nous ouvrira la porte de la base secrète.
Ancien véhicule à l’abandon, unités centrales des années 80 : tout nous renvoie vers le passé. Un passé figé dans la catastrophe qui a sonné l’arrêt de cette partie du monde.

On découvre les installations où vivaient les gens sur place : salles de sport, espace de culture etc.
Une sorte de petit vile pour les militaires et leurs familles.

Nos pas nous emmènent ensuite vers l’immense l’antenne de métal. Elle se dessine petit à petit à travers la végétation. Le lieu est étonnant et empreint d’une ambiance particulière. Le vent joue dans l’antenne et émet un son qui semble sortir d’outre-tombe. Peu de radioactivité est présente sur cette partie. Mon compteur Geiger indique 0,20 ce qui est un chouillat au-dessus ce que nous avons à Paris.

Nous continuons vers les infrastructures où nous parcourons un long couloir qui nous mènera à l’autre bout du site pour visiter des salles.

On peut découvrir les fonctions des bâtiments via un fichier PDF traduit par le site on5vl.
Alors que le Duga-1 devait être modernisé, le son du Pic Vert s’est tu le 26 Avril 1986 alors que le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl a explosé.

Sources :

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

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