Eclairage souterrain – épisode 1

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Je réalise depuis quelques années des photos dans des lieux ou la lumière est inexistante comme par exemple des carrières ou grottes,  il est donc nécessaire de créer une luminosité suffisante pour effectuer des prises de vue photo. La difficulté pourrait être résumé sur 2 points : la puissance de l’éclairage et l’encombrement de cet éclairage.


Avec le matériel photo et les conditions d’accès pas toujours simples, mieux vaut ne pas trop s’encombrer, on part souvent pour plusieurs heures, donc pas question d’emporter 10 kg, surtout en éclairage ! Pas question non plus de prendre du matériel fragile.

Pour réaliser un éclairage dans ces conditions, cela plusieurs solutions possibles :

– avoir une source lumineuse assez puissante pour éclairer l’ensemble du lieu avec un temps de pose assez long.
– à  l’aide de la pose B de l’appareil photo, se promener et éclairer à l’aide d’une lampe les différentes parties du lieu.
– toujours en pose B, donner des coups de flash (Open Flash) pour éclairer les différents plans.

Dans le cas d’une source de lumière linéaire de type torche, plus le déplacement de la source lumineuse sera rapide et homogène, meilleure sera le résultat photo.
Si le déplacement de la lampe se fait lent, des trainées de lumières apparaitront, effet recherché dans son utilisation « artistique » éventuellement, mais pas du esthétique, dans une recherche pure de luminosité. Bien sur, le temps de pose de l’appareil a son incidence sur le résultat, dans un lieu complétement sombre, appareil photo réglé à 30s, cela laissera peu de temps au photographe de gérer sa lumière, surtout si la surface à éclairer est grande.

La réussite de l’exercice, va se situer, dans la puissance de la source lumineuse employée (plus la source sera puissante, moins le temps de pose sera long, nul besoin de repasser 36 couches de lumière) , dans la qualité du geste, qui va « peindre » et bien entendu dans le temps de pose exploité.
Pas mal de tests et de recherche sont nécessaires pour maitriser ce type d’éclairage.

Les sources lumineuses

– la lampe dites torche : Maglite, Fenix etc
lampe acétylène : utilisée fréquemment, pour l’éclairage des carrières, elle permet un éclairage assez puissant, pendant une bonne durée (6-8h), selon sa charge.
bougies : faible luminosité,  zones grillées à l’endroit de la bougie sur la photo si on ne les cache pas, devoir mettre beaucoup de bougie pour avoir un éclairage suffisant, leur positionnement étant en général, long et fastidieux.
flash : un flash bien puissant, permet d’éclairer une zone tout en donnant une tonalité naturelle. avec un long temps de pose, en se baladant dans le lieu de prise de vue, il y a la possibilité de donner plusieurs coups de flash, on parle alors d’éclairage « Open Flash »

Bien entendu pour réaliser une photo, différentes sources lumineuses, peuvent être utilisées, leurs couleurs différentes, leur mode d’utilisation, peuvent se combiner pour donner une image équilibrée.

La différence entre l’éclairage en studio et dans des lieux de type carrière, c’est qu’en studio l’éclairage tourne autour du modèle, tandis qu’en carrière l’éclairage est plus en 3D car cette toute la surface le « modèle ». Il faut plus que jamais penser aux différents plans et leur découpage.

Voici quelques exemples d’images que j’ai pu réaliser :


Photo réalisée uniquement avec un flash


Lampe acétylène (jaune), flash (plutôt vert)


lampe de type Maglite pour la tonalité jaune, et un coup de flash pour la tonalité bleue


Lampe électrique dans la baignoire, lampe acétylène derrière la baignoire, coup de flash dans le fond

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

2 commentaires

  1. Encore une très bonne article que tu as concocté ….
    Personnellement je préfère la technique du balayage avec une lampe de type « MAGLITE », mais la difficulté et d’avoir comme tu la dit un éclairage homogène partout.
    LA technique du flash et assez simple, mais pose souvent des soucis pour de apercevoir la silhouette du « flasheur »…

    Loopingf

  2. Je découvre cet article très intéressant.
    On sent bien la difficulté de l’exercice.
    Merci d’avoir énuméré les différentes techniques.
    Je comprend mieux les traînées lumineuses que j’ai eu sur un lieu que nous avons visité 😉

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