Parmi les nombreux sites qu’il m’a été donné d’explorer, je n’avais jamais eu l’occasion de voir l’intérieur d’une prison. Sujet sensible, en général on préfère taire ou ne pas voir ce que sont ses bâtiments d’emprisonnement.
Cette exploration fut donc une totale découverte et au delà de l’aspect photographique qui me motive en général pour la visite de lieux à l’abandon, celui ci a été tout particulier puisqu’il a fait naitre bon nombre de questions et d’émotions.
Ce centre de détention fait parti des 92 plus vieilles prisons de France, et possède 586 places.
En effet avant d’être un centre de détention, ce lieu fut une abbaye cistercienne fondée en 1146 puis reconvertie en 1791 en hôpital, elle sera finalement a partie de 1817 une maison centrale de détention. Des travaux sont alors entrepris pour recevoir entre 400 et 500 prisonniers. Pendant la seconde guerre mondiale les Allemands occuperont une partie de la prison. En 2011 sa destruction doit être effectuée, mais au jour d’aujourd’hui, elle est juste en état d’abandon. Les détenus et les gardiens ayant été transféré dans une prison nouvellement réalisée.
Fermée depuis à peine 2 ans, la peinture écaillée, laisse penser que ça fait déjà nettement plus de temps que le lieu est à l’abandon, on se demande si les détenus ont vécu dans cette vétustés. Il faut prendre également en compte que les ferrailleurs ont commencé à œuvrer et dépouiller le site, ce qui doit jouer à lui donner cet aspect glauque, présent sur mes photos. En cherchant des informations sur internet concernant cette prison, je suis toute fois tombée sur les photos du lieu pour un reportage sur les prisons. Cela a redonné un peu d’humanité à ce qu’il m’avait été donné de voir sur place. Je ne sais pas de quand datent les photos, mais le lieu ne semblait pas aussi vétuste qu’actuellement.
Voici des photos prises dans le quartier des hommes, au vu des images affichés sur les murs :
Les murs portent pour certains, les stigmates de leurs anciens locataires, phrases et petits mots laissés pour quelques uns au moment de la fermeture, photos, dessins, collages, et traces de feuilles collées sur les murs pour égayer les quelques mètres carrés de leurs espace de vie.
Les murs portent les rêves, fantasmes, envies, de ses personnes détenues.
Le fana de voitures de sport, ce grand poster de plage à l’eau bleu turquoise avec le ponton au milieu qui laisse vagabonder l’esprit, des photos d’architectures d’intérieurs arrachées de magasines, Une feuille avec les paroles de “I have a dream”…
J’avoue avoir du mal à imaginer comment il est possible de vivre dans un endroit pareil. La promiscuité, la vétusté, le manque de lumière dans certaines parties de la prison, me font me poser des questions sur le système carcéral… Comment réussir à reprendre une vie normale après avoir été enfermé entre ces murs?
Les raisons de la présence des détenus n’apparaissent pas, ou parfois au détour d’un message d’humeur laissé sur un mur dans un couloir, un m’a particulièrement interpellé dans une aile de la prison où une personne écrit que c’est finalement c’est la première personne que l’ont tue qui est difficile, que les suivants sont moins dur…
Il reste très peu d’effets personnels ou de meubles, puisqu’une grande partie a été transférée.
Au détour d’un couloir, on peut néanmoins découvrir une paire de chaussure, un matelas, une chaise…
En parcourant les pièces ont découvre les espaces de lectures, de sports, on apprend que des détenus peuvent travailler. Les anciennes cuisines sentent encore les odeurs de nourriture comme incrustées dans les murs, mais les machines ont disparues, seul le carrelage au mur et les nombreuses prises électriques laissent deviner l’utilité de cet espac . Une autre aile de la prison nous emmène dans des cellules où sont collées des papillons aux fenêtres, des autocollants chatoyants, on peut en déduire que cette partie était le quartier des femmes.
Au fil des couloirs et des cellules aux couleurs chatoyantes, beaucoup de question se posent sur le système carcéral tel qu’il est… voir la réalité en face, me laisse un profond malaise. Les premières cellules laissaient entendre qu’une seule personne y vivait mais dans certaines ailes l’agencement des espaces se trouvent différents : présences de séparation avec les toilettes et lavabos par un muret ou un rideau laisser clairement entendre qu’il y avait au moins 2 personnes dans une cellule, puis la découverte de 3 lits superposés dans une cellule incendié nous confirme que cela peut être donc plus… Comment vivre a plusieurs dans si peu de mètre carré ? être contraint à une promiscuité assez dégradante?
Plus que n’importe quel lieu, celui ci respire la solitude, violente, prenante. Peut être est ce du a sa désertion? ou aux rêves de papier moisi encore collé aux murs? Impression que le monde s’arrête là d’immobilité, comme une fin, peut être juste celle de ce lieu.
D’autres photos de ce centre de détention par Tim, qui décris également son ressenti lors de sa visite
5 commentaires
Bien belle visite et belles photos !
merci pour la visite, bien que je ne suis jamais allé dans ce genre d’endroit, l’abandon un lieu de vie même si aussi tragique que l’enfermement m’émeut.
bonjour j aurai voulu savoir l’adresse de la prison merci
1 Allée des Thuyas, 94260 Fresnes
Oui franchement très belles hurbex encore bien conservé il y a même encore les détenus à l’intérieur 😂
Mais bonne la sécurité est un peu farouche