Une exploration un peu particulière pour ce lieu qui était un bâtiment appartenant (toujours?) à la Banque de France. En effet abandonné depuis 5 ans sans projet abouti pour son avenir, ce lieu a été investi par le collectif Stendhal pour y réaliser un squat. Lundi 3 aout à la demande du collectif, suite à une visite du propriétaire des lieux, nous avons été soutenir ce collectif pour qu’il puisse rester sur place. Ce jour là muni de mon appareil photo j’espérais pouvoir faire une visite dans le but d’un avant/après pour montrer une autre vie dans un lieu à l’abandon. Malheureusement les autorités en décideront autrement…
La Banque de France fut créée par Napoléon Bonaparte le 18 janvier 1800. Elle se compose de différentes succursales et le bâtiment qui nous intéresse ne sera construit que dans les années 20.
Le prestige de la Banque de France
Le bâtiment que j’ai pu visiter se situe au 30 rue Jean Lolive à Pantin. (Oui je donne l’adresse pour une fois, car après l’épopée de ce lundi 3 aout 2015, le site est aussi gardé qu’une forteresse en temps de guerre !)
Réalisé en 1925 par l’architecte Alphonse Defrasse, l’architecte principal de la Banque de France entre 1897 et 1933, ce bâtiment en forme de U est de type hôtel particulier, son style est assez classique et sobre, on remarque un mélange de briques et d’encorbellements de pierres sur la partie extérieure. Le bâtiment reflète le prestige de l’institution à laquelle il appartient.
Le majestueux grand hall central et les bureaux
Via un vestibule on accède au grand hall central. La partie la plus majestueuse de l’édifice. Le hall central communique avec les différents espaces qui l’entourent.
Nous nous trouvons face a une architecture fonctionnelle, il n’y a pas de réelle volonté artistique, même si la période de sa construction coïncide avec celle de l’Art Déco et Art Nouveau. On y retrouve malgré tout les meubles et style des années 20.
La salle des coffres
La partie la plus impressionnante d’une banque reste bien sur la salle des coffres ! Ici malheureusement pas de grosse et lourde porte ronde comme dans les films et certaines banques, mais juste une salle très simple, carrelée.
Près des archives une autre salle des coffres avec une jolie porte blindée, mais l’intérieur des salles reste assez simple et seules les grilles et la porte laisse deviner son utilité :
Cette salle des coffres semble par contre avoir été fait ou refait dans les années 70. Les portes coulissantes, les arrondis des ouvertures etc.
Une décoration simple
Simple et sobre, les matériaux utilisés restent néanmoins nobles. Les vestiaires et WC possèdent des portes en bois de qualité. Ce ne sont pourtant pas des parties ouvertes au public mais rien n’est laissé au hasard. Les mosaïques aux sols sont elles même typiques des années 20 et 30 et beaucoup d’immeubles parisiens construit à cette période en sont arborés.
Une exploration atypique
En effet cette exploration aura été particulière dans le sens qu’elle s’inscrit dans le cadre d’une occupation des lieux par un collectif et donc de la mise en place d’un squat. Pas mal d’immeubles appartenant aux banques restent vides pendant pas mal de temps sans réel projet derrière. Ce bâtiment en fait parti. Rien d’abouti au niveau de sa reconversion. Bien sur le fait qu’il soit squatté ne plait jamais aux propriétaires des lieux, mais en général tout ce passe dans les règles : quand la demande d’expulsion est donnée, les squats jouent le jeu et partent des lieux pour en investir un autre.
Dans le cas de ce bâtiment, l’expulsion aura lieu dans la journée alors que le squat était en règle et qu’il n’y avait pas de raison d’urgence. L’expulsion sera musclée avec une vingtaine de CRS, qui n’hésiterons pas à lancer des gaz lacrymogènes dans le bâtiment alors que des enfants étaient présents ainsi que des élus.
Il ne me sera donc pas possible comme je l’aurais souhaité faire un avant/après pour montrer le bâtiment après son total investissement.
Même si c’est assez rare, il arrive de découvrir des squats lors d’explorations. Squats plus ou moins revendiqués selon les usages et l’organisation. Malgré tout l’état d’abandon de certains lieux fait, en tout cas pour ma part me poser des questions sur leurs utilisations a des fins sociales, plutôt que de ne rien en faire et les laisser dépérir.
Chaque exploration est différente et laisse un souvenir plus ou moins marqué. Celle ci restera vraiment particulière pour moi étant donné les circonstances.
Références :
Le collectif Stendhal à la Banque de France :