Le Fort de Romainville

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Le Fort de Romainville, bientôt un Mémorial national dédié aux femmes dans la Résistance et la Déportation ? C’est en tout cas le projet entamé depuis quelques années. Qui avance doucement mais surement afin de compléter l’offre de tourisme mémoriel de la Seine Saint Denis.

Le Fort de Romainville

Le Fort de Romainville est une ancienne fortification située sur la commune des Lilas.
Son histoire remonte au XIXe siècle, lorsque la France cherchait à renforcer ses défenses militaires autour de la capitale. Cet ouvrage militaire de type Vauban, possédant à la base  une superficie de 20 hectares.

Entrée du Fort de Romainville – Geneanet

La construction de ce fort de défense militaire s’étend de 1844 à 1848. Il est construit en moellons des carrières de Saint-Maur et de la Glacière, en meulière des carrières de Seine-et-Marne et en meulière brute. Il est divisé en une partie haute et une partie basse. Les bâtiments à l’intérieur de l’enceinte étaient affectés au logement des officiers et des soldats. Sur le site se trouvaient également des magasins de poudre, une infirmerie, une cuisine, etc. 37 casemates étaient occupées en partie par les magasins de l’artillerie.
Ces casemates serviront de geôles pendant l’occupation.

Devenu un camp d’internement pendant la Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été occupé par les forces allemandes et utilisées comme centre de détention pour les résistants et les prisonniers politiques.

Casemates fort de Romainville

À partir d’août 1942, le camp de Romainville a également été utilisé comme lieu de détention pour des otages capturés en représailles des attaques de la Résistance. En tant qu’annexe du camp de Compiègne, le fort de Romainville formait le Frontstalag 122. À partir de 1943, il est devenu un point de départ pour les déportations vers les camps de concentration nazis. En février 1944, suite à une réorganisation administrative du F122, le camp de Romainville est devenu exclusivement le point de départ pour les femmes déportées à Ravensbrück.

Mémorial national dédié aux femmes dans la Résistance et la Déportation

Des projets de réhabilitation et de valorisation du site sont en cours pour préserver ce patrimoine historique. Comme d’aménager le Fort pour une ouverture au grand public en tant que Mémorial dédié aux femmes dans la Résistance et la Déportation. En effet à partir de février 1944, ce sont presque exclusivement des femmes qui arrivent au fort de Romainville. Le camp de Compiègne devant celui des hommes à déporter. Ces femmes sont ensuite déportées dans des camps de concentration tels que Ravensbrück en Allemagne ou Birkenau en Pologne.

Le convoi du , dit « convoi des 31000 » en raison du matricule qu’il leur est attribué à leur arrivée à Auschwitz. Ce sera le seul convoi de résistantes à destination d’Auschwitz. Elles sont 230 et seules 49 revinrent en 1945. Elles entrent dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau le en chantant La Marseillaise.

Après la guerre

En 1945, quelques semaines après la Libération, le fort de Romainville redevient une enceinte militaire.

Actuellement, le fort est occupé par TDF, qui en a acquis une parcelle. Jusqu’en 2011, les sections est et nord étaient utilisées par les services du ministère des Armées pour stocker les archives du Service historique de la Marine, de l’Armée de l’Air et les collections du musée de la Marine. D’ailleurs, le processus de déménagement est pratiquement terminé à ce jour. Une cession vente du terrain du fort est prévue dans le futur.

Visite du fort de Romainville

D’importants travaux de rénovation et de préservation des graffitis dans la casemate 17, viennent de débuter et dureront jusqu’en novembre prochain. Les casemates 14 et 15 gardent des traces d’aménagement d’après-guerre dont une en foyer.

 

Si les graffitis datant de la Seconde Guerre Mondiale se trouvent dans la casemate 17 que nous n’avons pu voir lors de notre visite. Quelques graffitis indéterminés sont visibles dans celles que nous avons pu voir

Les autres casemates sont fermées et non accessibles

Les autres bâtiments ne seront pas non plus visibles et sont actuellement en friche.
Le bâtiment principal a subi des modifications depuis la Seconde Guerre Mondiale et la seule la présence des escaliers semble rappeler des souvenirs aux déportés rescapés qui sont venus visiter le lieu depuis.

Juste à côté nous tombons sur d’autres casemates avec une plaque commémorative de 11 otages assassinés par les Allemands avant leur fuite

La visite s’achève en me laissant un peu sur ma faim. Hormis le site lui-même et quelques casemates possédant des aménagements contemporains, nous n’avons vu finalement que peu de choses. Ceci en raison du projet qui en est toujours à son ébauche et à la restauration des graffitis qui ne les a pas rendus visibles lors de cette visite.
J’ai donc hâte de voir les futurs aménagements qui sont prometteurs. Un site de plus qui viendra compléter ce parcours mémoriel en Seine Saint Denis et qui mettra à l’honneur les femmes résistantes.

Sources

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

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