Le Havre selon Auguste Perret

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Le Havre est une ville assez singulière en raison de son port mais également au niveau architectural. Elle ne laisse pas indifférente, mais souvent pour de mauvaises raisons. Détruite à 90% pendant la Seconde Guerre Mondiale, sa reconstruction chapeautée par l’architecte Auguste Perret lui à valu un classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le Havre détruite pendant la Seconde Guerre Mondiale

Pour replacer Le Havre dans son contexte, il faut préciser que c’est un port naturel qui donnera une situation idéale pour le commerce et l’aspect défensif outre Manche. De part cette spécificité stratégique, les allemands occupent la ville afin de contrôler ses ennemis.

En 1945, Le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme missionne Auguste Perret pour reconstruire le centre ville du Havre. Mort en 1954 avant l’achèvement de l’église St Joseph, Auguste Perret ne verra donc pas la fin du chantier du Havre en 1964.

Reconstruire rapidement Le Havre

Architecte du Mouvement Moderne, Auguste Perret se distingue par l’utilisation du béton armé comme matériau principal mais aussi par l’absence d’ornement. L’architecture se concentre sur le fonctionnel dans un contexte de changements sociaux et culturels liés à la révolution industrielle.

Il décide de construire une ville moderne avec de larges rues. Il change ainsi le plan de la ville pour répondant aux besoins locatifs des années 1950 : des appartements lumineux, réalisés rapidement et avec un matériau économique et novateur qu’est le béton armé. Les immeubles ne comptent que 5 ou 6 étages maximum, mais ceux ci se trouvent très étendu en longueur. Il sera également le premier à mettre en place le « plan libre » qui sera repris par une de ses élèves : Le Corbusier.

L’absence d’ornement n’empêche pas de rythmer l’espace avec les balcons, les fenêtres etc. Des arcades sont créées pour protéger les piétions de la pluie. les routes sont larges pour faciliter la circulation automobile.

L’église St Joseph

Construite entre 1951 et 1956, l’église St Joseph est un symbole de la reconstruction de la ville du Havre. Auguste Perret sera aidé par un autre architecte, Raymond Audigier.
Perret étant athée, il voit en cette église un symbole de reconstruction et la mémoire au victime de la guerre tandis que Audigier, croyant souhaite lui donner une forme de cierge afin de remercier Dieu du retour de la paix.
La tour-cierge fait 107 mètres de haut et rappelle l’Empire State Building. L’intérieur est composé de 6 500 verres colorés (rouges au nord, verts et violets à l’est, dorés au sud et rose-orange à l’ouest) qui contrastent avec le coté dur et froid du béton.

Les projets réalisés par Perret au Havre font fortement penser au Bauhaus par une style sobre, l’utilisation de formes carrées ou rectangulaires sans fioritures. 

Que voir d’autre au Havre

La maison témoin d’Auguste Perret

L’Appartement témoin d’Auguste Perret nous invite à replonger dans les années 50 et de découvrir les aménagements proposés pour reloger les habitants au lendemain de la guerre

La Maison de la culture du Havre par Oscar Niemeyer

Le volcan (ou « le pot de yaourt » pour d’autres…) accueille une salle de spectacle et la bibliothèque centrale du Havre. C’est une de ses réalisations que Niemeyer considère comme meilleure. Ce lieu est également inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Pour ceux qui ne connaissent pas Niemeyer cet architecte d’origine brésilienne et communiste a notamment construit le siège du Parti communiste français, l’ancien siège du journal L’Humanité, la Bourse du Travail de Bobigny lors de son exil en France.

Visite en bateau du port du Havre

La visite commentée en bateau du port du Havre est très intéressante. Entre Histoire et utilisation actuelle du Port, la visite est plutôt complète.
On peut découvrir les porte-conteneurs (on apprend par exemple que les conteneurs blancs sont frigorifiques).

Mais aussi les pétroliers Zenovia Lady et Atlantic Twin qui déchargent leur cargaison.

En fond la centrale à charbon du havre avec le système pour amener le charbon.

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

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