L’Aérotrain de Jean Bertin, un sujet qui parlera très certainement aux Franciliens et Orléanais, j’en avait souvent entendu parler durant mon enfance de ce projet mythique, mort né bien avant ma naissance. Je n’avais jamais imaginé que je pourrais voir, ou même toucher de ces prototypes, c’est pourtant ce qui s’est réalisé récemment. En effet les deux prototypes, seuls survivants, hormis les stigmates des voies entre Paris et Orléans et les voies d’essais de Gometz-le-Châtel et de Saran, sont gardé jalousement près de Limoges et présenté parfois lors de salons comme Rétro-mobile, Ils ont également été exposés en Allemagne à Spire entre 2001 et 2005.
Un train sur coussin d’air
L’aérotrain est un train sur coussin d’air, glissant au-dessus d’une voie spéciale en forme de T inversé. Jean Bertin dépose en 1962 le brevet et de 1965 à 1969, on expérimente, sur une piste de béton tracée sur l’ancienne ligne Paris Chartres, à hauteur de Gometz la ville, les 2 modèles qu’il m’ été de donné de voir et photographier.
A mi-chemin entre un train et un avion, un design futuriste digne de la Delorean de Retour vers le Futur, ces deux rescapés, témoin de cette impressionnante invention, semble sortir d’un film de sciences fiction des années 80. En les voyant ainsi rangés dans leur hangar, on a du mal à s’imaginer que ces engins de tôle rivetées ont atteint des vitesses supérieures à celles du TGV (320 km/h). Plusieurs modèles ont été développés, hormis les modèles 01 et 02, les autres n’existent plus.

Finalement après moult rebondissements le projet Aérotrain ne verra pas le jour et le TGV sera le grand gagnant. Il n’en reste pas moins une invention impressionnante.
Voici quelques liens intéressants concernant son histoire :
Aérotrain 01
En 1966 il atteint les 200m/h et 1967 il peut monter a 345km/h grâce à un réacteur « TURBOMECA » et de 2 fusées à poudre.

Il est muni d’un moteur d’avion Continental, 6 cylindres à plat de 260cv
Pour la sustentation il possède 2 turbines entrainées par 2 moteurs Renault Gordini qui aliment les coussins d’air.
Ce modèle est composé de 6 places, 2 à l’avant coté conducteur et 4 places en carré à l’arrière.


Aérotrain 02
Le 22 janvier 1969 il atteint 422 km/h, sur un rail de béton de 6,7 km à la vitesse de 100m seconde
Il possède un réacteur Pratt & Whitney JT 12 de 1250 kg de poussée.Pour la sustentation il est muni d’une turbine Turbomeca » Palouste »

Il a été mis au point pour tester les hautes vitesses sur coussins d’air.
Ce modèle ne possède que 2 places, l’une derrière l’autre.


Sources :
10 commentaires
Quel privilège que de voir ces merveilles de près… merci pour le partage !!!
J’ai vu passer sur un forum Aérotrain que le 01 sera exposé à la Foire de Paris cette année !
A vérifier donc et peut être un bon moyen de le voir également en vrai 🙂
Merci pour ces bien belles images qui donnent envie d’en voir plus (de photos). Peut-on l’espérer ?
malheureusement c’est tout ce que j’ai 🙂
Le SA 3210-01 [F-ZWWE] fut achevé en version « Armée de l’air », donc avec une coque hydravion permettant un amerrissage en toute sécurité, mais sans flotteurs. Équipé de turbines Turbomeca Turmo III C-2 de 1 300 ch et d’un train fixe, il effectua son premier vol à Marignane le 7 décembre 1962 avec un équipage bien connu, qui avait couvert la totalité du programme Frelon : Jean Boulet , Roland Coffignot, Joseph Truchini et JM Besse.
Impressionnant ! Le petit francilien que je suis ne connaissait a pas cette histoire 🙂
Merci pour ce partage !
Bravo, je viens de faire un bond de 52 ans en arrière. Je me souviens quand je remontais de Bayonne que je longeais ce truc bizarre en béton.
Merci pour ces souvenirs
ces deux prototypes ont été construit par la SECA sur l’aéroport du bourget, j’étais au bureau d’études de cette société, et c’est moi qui ai tracé tous les carénages moteur, fuselage, cabine, etc….., et à l’époque nous prenions divers éléments disponible sur le marché pour construire les différents ensembles tels que par exemple les poignées de porte du proto n°1 qui ont été empreintées à la 2CV, ou les siéges PAX à la DS. C’était une époque magnifique MERCI DE LA FAIRE REVIVRE.
Claude
Bonjour,
J’ai eu la chance de photographier TOUS les aérotrains, alors qu’ils étaient largement abandonnés.
Le 01, 02 (les vôtres) le tridim (que l’on distingue sur une photo, derriere le 01, le S44 électrique et même le 250 alors à Orléans dans son hangar.
Hangar où il a brulé, incendié, dans les années 90.
Mes photos (en couleur) sont visibles sur ce site : http://aernav.free.fr/Galerie/M_Photos.html
Cdlt
Merci pour le lien 🙂