L’année prochaine, je fêterais mes 20 ans d’exploration. Il m’en a été donné de voir des lieux de différentes sortes pendant tout ce temps. Et pourtant, encore aujourd’hui, il arrive que je puisse explorer des types d’endroit que je n’avais pas fait jusqu’alors. Comme ici : un ancien salon de coiffure des années 80.
Explorer son passé
L’exploration nous renvoie dans le passé. Bien souvent un passé que l’on n’a pas connu car trop ancien pour la génération dont nous faisons partie. Et puis parfois on tombe sur des lieux qui datent de notre enfance. L’impression et le bagage émotionnel qui s’en dégage son particulier car finalement c’est un retour dans notre propre passé !
Les années 80, marquent mon enfance. Si actuellement c’est la période fétiche des réalisateurs de séries et au cinéma, rien ne vaut, bien sûr, le réel que nous procure l’exploration urbaine.
Un salon de coiffure des années 80
La première chose qui m’a frappé en entrant dans le salon était l’atmosphère nostalgique des années 80.
Les vieilles banquettes en skaï baignées par les rayons du soleil, semblent attendre les clients. Seule la couche de poussière et le faux plafond gorgé d’eau qui a commencé à tomber trahissent l’abandon.
La pièce suivante est une petite cuisine sans grand intérêt. Ainsi je fait le tour rapidement du regard avant de passer à la pièce suivante. Il reste un bureau assez vide. L’humidité forme des motifs sur le papier toilé des murs. Le silence qui règne est parfois rompu par mes compagnons explorateurs qui naviguent de salle en salle pour faire leurs photos.
Finalement je rentre dans la pièce principale du salon de coiffure : les vieux magazines, les meubles et instruments de coiffures rétro m’ont transporté dans une époque révolue. Les fauteuils de coiffure, toujours en place, semblent attendre qu’on s’y asseye, tandis que les étagères sont encore remplies de bouteilles de produits capillaires de marques et design aujourd’hui obsolètes.
Les anciens casques chauffants me font me souvenir quand, enfant, j’accompagnai ma grand-mère chez le coiffeur. La mise en plis, les bigoudis, l’odeur des produits de coiffure.
Après avoir exploré l’ensemble du lieu, j’ai ressenti une étrange nostalgie de cette époque qui a marqué mon enfance. Un peu comme un voyage dans le temps où l’adulte se retrouve propulsé à l’époque de son moi, enfant. Une sorte de capsule temporelle douce-amère.
Composé avec le passé
Comme à mon habitude, j’avais prévu quelques accessoires pour réaliser une mise en scène. j’aime et faire revivre le lieu le temps d’une image. Cette fois-ci je m’étais munie d’une paire de talons aiguilles. Pour le côté féminin mais aussi décalé avec le lieu abandonné que l’on explore avec tout sauf une paire de talons !
Cela crée également des moments uniques et cocasses : Les talons métalliques très bruyants sur le sol alors qu’il faut faire des aller/retour pour prendre la photo. Marcher sans poser le talon pour rester discret, mettre en marche l’appareil qui aime se mettre en veille au mauvais moment. Toute une gymnastique pour créer le cliché désiré !
Pour finalement se retrouver accroupie quand en tournant la tête on voit passer quelqu’un pour ne pas se faire repérer. Ça fait des histoires marrantes à raconter et des bons souvenirs à garder !