DxO et le HDR

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Suite à mon précédent article où je décrivais les principales erreurs commises en matière d’utilisation du HDR, on peut en conclure que les presets de base, fournis par les logiciels, ne sont pas étrangers à cette utilisation dite « artistique » qui tend à dénaturer au maximum la photo développée.

Il s’avère compliqué, même avec de la bonne volonté, de sortir une image équilibrée avec un logiciel comme Photomatix, ce qui conduit indéniablement vers  une utilisation extrême et mal maitrisée,  (mais certains aiment, comme quoi tout les sales goûts sont dans la nature). Quelle solution pour éviter ce problème, et ne pas dépenser des fortunes chez l’ophtalmo?

Pendant pas mal de temps, j’ai cru (pour ne pas dire espéré) que cette mode passerait, qu’on se tournerait vers un autre procédé barbare, que le HDR avait connu son heure de gloire et qu’il était sur le déclin. Ça ne semble visiblement pas le cas, puisque des nouveaux logiciels sont apparus, et que le logiciel DxO Optics Pro 6, lui même, vient de sortir sa nouvelle mouture avec toujours des presets HDR, et même un mode « HDR Single Shot » permettant de créer une image HDR à partir d’une seule exposition.

A l’entente du preset HDR avec une seule image, j’avoue clairement un apriori, si on a besoin de minimum 3 images pour sortir un HDR à peu près correct, alors avec une seule image…autant dire que j’ai des sueurs froides rien qu’à la pensée du futur mal de crâne qui m’attend…Mais soit…DxO, reste pour moi un logiciel axé Photographe, plus que Graphiste, soigné, précis et technique.

Ayant eu une petite démonstration chez DxO, pendant le Salon de la Photo, j’avoue avoir surtout retenu de cette nouvelle version, une excellente gestion du bruit qui le fait passer en tête devant des concurrents comme Lightroom.

Malgré tout qu’en est il vraiment de la partie HDR?

HDR avec une seule image

Dans quel but aurait on envie de sortir une image HDR avec une seule image? On a une photo qui nous plait bien, mais pas très bien exposée, on n’a pas eu l’idée, l’envie ou le réflexe d’effectuer d’autres expositions. Finalement on souhaite juste la rendre viable, quelle soit moins sombre, plus équilibrée.

DxO propose une liste de presets automatiques, j’ai testé les 3 presets HDR : Artistique, léger et réaliste, utilisés seuls, je n’ai pas été convaincue du résultat surtout en ce qui concerne le bruit ! Car finalement pousser l’image pour récupérer des informations dans les zones sombres fait ressortir le bruit numérique, ce qui rend vite la photo inexploitable ! Mais la gestion du bruit est tellement bonne sur cette nouvelle version et cela même avec les presets auto, qu’en les couplant on obtient un rendu assez sympathique.
Pour réaliser les HDR suivants j’ai donc utilisé le preset  » DxO par défaut v2 – couleurs neutres, il est décrit comme « Traitement standard avec les couleurs telles qu’elles sont rendues par votre boîtier (réglages couleur constructeur par défaut pour le RAW), et qui inclut DxO Lighting, le débruitage, et les corrections optiques si le module optique DxO est présent (distorsion, vignetage, aberrations chromatiques, et manque de piqué avec accentuation des détails fins). »

Cela donne un premier rendu homogène, de partir sur une image propre, à cela j’ajoute donc les preset HDR qui nous intéressent et je teste aussi « Variation sur couleurs réalistes 3 » pour ré hausser un peu les couleurs, voila ce que ça donne :

Image issu du Canon 20D, Objectif 10-22 Canon, 100 ISO

On obtient donc un rendu réaliste, même avec l’option artistique et non pas une image sur-saturée avec des contours exacerbés, la photo est préservée, on tend à l’améliorer.

La même photo mais avec un zoom à 75% pour bien se rendre compte de la gestion du bruit (cliquer sur l’image pour la voir en plus grand)


Poussez les manettes, sans bruit

Le bruit est clairement bien géré et c’est important quand on essaie de rattraper des zones sombres avec une seule image, cette gestion du bruit finit de parfaire ses 3 presets HDR qui restent tout de même assez soft dans leur rendu (merci, merci, merci). Même avec un HDR avec 3, 6, 9 images on a aussi besoin parfois de lisser l’image.
Il est intéressant aussi de pouvoir avoir des réglages de qualité avec les réglages automatiques proposés ! D’avoir un rendu simple et efficace sans passer 30 min par photo pour obtenir un bon résultat.
Je ne me leurre pas sur le fait que le rendu soft du HDR est du au mono image, finalement le but ici est de rendre une image correcte avec peu d’information et c’est là, la puissance du logiciel. A voir donc ce que cela donnera dans la version spéciale DxO HDR, dont la sortie est pour l’instant reportée.

Un outil puissant et simple

Il va sans dire qu’on peut sortir beaucoup mieux encore de ses images, mais hormis un petit tour de 15-20 min pour me familiariser avec l’interface de DxO, j’ai fait le minimum, juste quelques clics dans les réglages de base pour voir ce qu’on peut en sortir en auto.Vu le résultat, pour ma part ça me donne envie de pousser plus loin.
Le HDR est utilisé à meilleur escient, c’est vraiment une récupération des contrastes qui est travaillée, même l’option artistique prend peu de risque en terme de dénaturation d’image. On remarque quand même qu’il est très simple de sortir une image plate, mais bon c’est aussi au photographe de savoir se contenir.

Dans tout les cas, les évolutions logiciel repoussent toujours plus loin le traitement du bruit, ou ré-équilibrer une image dont certains éléments ont fait défaut à la prise de vue, malgré tout cela ne doit pas empêcher de mettre de coté les réglages et de faire des photos correctement exposées ! Car même si le logiciel peut grandement aider, plus la photo aura des qualités, plus elle a de chances d’être exploitable et meilleure sera la correction de ces défauts techniques mineurs, souvent dûs au matériel lui même.

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

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