Tirages papier : la technique du cyanotype

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En photographie numérique on a tendance à laisser les images sur un disque dur et à ne les regarder que sur un écran d’ordinateur. Pourtant le tirage est une part importante de la photographie et il existe toutes sortes de techniques simples, ludiques et graphiques pour tirer ses photos et se rapprocher de la finition argentique.

Qu’est-ce qu’un cyanotype ?

Le cyanotype est un procédé photographique monochrome négatif ancien.
Son rendu est bleu cyan plus ou moins foncé.
Il est issu du mélange de 2 produits chimiques :
  • Le citrate d’ammonium ferrique
  • Le ferricyanure de potassium
Cette technique a été mise au point en 1842 par John Frederick William Herschel, scientifique et astronome anglais.

Matériel nécessaire au cyanotype

  • une imprimante
  • des films transparents
  • un sous-verre ou un cadre 
  • des feuilles blanches assez épaisses (200-300g)
  • un kit de réalisation de cyanotype ( http://disactis.com )
  • un sèche-cheveux (optionnel)
  • un bac pour mettre de l’eau de taille à recevoir la feuille de papier
  • un peu de vinaigre d’alcool
  • des gants

Comment réaliser un cyanotype

Imprimer un négatif

Le cyanotype est un procédé réalisable via un négatif. Il va donc falloir produire un négatif imprimable de votre photo.

Pour cela, rien de compliqué : il suffit de transformer votre photo via l’option « négatif » dans Photoshop puis de l’imprimer sur un transparent. Il faudra au préalable retoucher votre image afin de définir les niveaux de contraste que vous souhaitez. Une image contrastée aura à mon sens un meilleur rendu où du moins le choix de la photo a tirer proposant dans celle-ci un fort contraste semble être une option judicieuse.
 

Mélange et application du produit

Pour débuter un kit reste la meilleure option tout simplement parce que tous les éléments indispensables seront fournis. Le kit de chez Disactis est très bien fait pour cela. Il comprend les seringues et mini-gobelets pour récupérer le produit. La soucoupe et de l’applicateur en mousse.


Il suffit de verser un peu de produit dans chaque gobelet et de récupérer la même dose de produit via les 2 seringues afin de les déposer dans la soucoupe.
Il est conseillé de manipuler les produits et la feuille avec des gants.
On laisse reposer dans le noir le mélange puis on applique sur la feuille de papier que l’on doit laisser sécher dans le noir également. (Étant peu patiente j’avoue donner un coup de sèche-cheveux sur le papier afin que celui-ci soit sec plus vite)

L’exposition

Une fois la feuille sèche, on l’a dispose sur le sous-verre et on rajoute au-dessus notre négatif.
Et c’est ici que commence la phase de pause.
Idéalement il vaut mieux déposer l’ensemble en plein soleil afin d’avoir des temps de pose réduit et de maximiser les UV. Par temps nuageux le temps de pose devient assez long et dans tous les cas vous devrez faire pas mal de test afin de définir le temps idéal qui correspond au rendu souhaité.
 
Au début de l’exposition la feuille devient bleu-vert, puis vire au marron. C’est retirant le négatif que l’on peut voir des parties bleues : les zones blanches de la photo

Le rinçage

Il suffit de tremper la feuille dans une cuvette d’eau et de bien nettoyer le papier. On peut rajouter un peu de vinaigre d’alcool afin d’éliminer les réactifs restants et d’acidifier légèrement le papier afin que la couleur bleue résiste mieux au temps
Le marron s’en va et laisse place à un joli bleu et au blanc du papier.

Quelques tirages

Maintenant c’est à vous de jouer !

Sources :

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

2 commentaires

  1. Bonjour,
    Merci pour cet article très clair qui vient renforcer mes connaissances en cyanotype.

    Je cherche à faire comme vous, du cyanotype à partir de mes photos numériques que je passe en négatif via Photoshop.
    Bien que contrastée sur le négatif, mes photos se retrouvent beaucoup trop sombres et avec très peu de détails une fois insolées, rincées et séchées.
    J’ai fait un essai sur une chute de papier glacé et cela m’a paru plus adapté que du Canson Aquarelle 300g.
    Sur quel types de papiers arrivez-vous à faire des rendus aussi clairs et beaux et aussi contrastés?

    De plus, arrivez-vous à utiliser un négatif plusieurs fois? Faut-il le rincer?

    Encore merci pour tous vos conseils.

  2. Bonjour Amélie,

    Pour ma part j’utilise du Canson Aquarelle aussi. Si vos tirages apparaissent trop foncés et donc moins détaillés c’est que le temps de pose est trop long par rapport a la lumière.
    Il faut trouver le bon temps de pose qui correspond au rendu voulu. Vous pouvez vous faire quelques planches de tests en notant dessus les temps de pose.
    Pour ma part j’ai surtout testé au soleil mais je me suis également fait une planches de LED pour les jours sans soleil et j’avoue ne pas encore avoir trop testé.
    Pour le négatif oui je le réutilise. Il suffit de rincer à l’eau clair s’il y a des traces de produit et c’est reparti pour d’autres tirages 🙂

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