Une exploration bien singulière à laquelle je ne m’attendais pas. J’avais vu quelque images de cet hôpital et il m’apparaissait comme un énième lieu abandonné, saccagé où il ne reste finalement pas trop d’intérêt. Je souhaitais pourtant le visiter, car même si de base je suis plutôt motivée pour visiter des lieux qui titille ma créativité, la curiosité de l’exploration à cette fois pris le dessus. C’est donc avec cet a priori que je me lance dans sa visite.
Un hôpital abandonné, une exploration particulière
Le premier bâtiment dans lequel nous entrons est fidèle à l’image que je m’en étais fait : saccagé ! Il reste pas mal de choses, mais les murs arborent des tags, la salle ou nous entrons est jonchée de poubelles. Je n’ai pas pris de photo de cette partie car je ne souhaite pas publier et donc faire de la pub pour les personnes réalisant ces tags, trop heureux de se servir de la mode de l’exploration urbaine pour avoir une visibilité. Pour certaines salles j’ai passé beaucoup de temps pour les rendre présentables. Cette exploration ou « urbex » comme disent certain date de plusieurs mois et cet hôpital ne ressemble plus trop à ce qu’il m’a été donné de voir, mes images sur cet article ne sont pas représentatives du lieu actuel.

Trouver un bâtiment laissé intact
Pourtant le ton est donné quand nous passons au 2eme bâtiment, nettement plus petit, où se cache la morgue… Nous arrivons sur les lieux et la surprise : la lumière est allumée, le calme règne, les ascenseurs sont encore sous tension mais bloqués. A chaque intersection de salle nous nous attendons à tomber sur quelqu’un, mais il n’en sera rien. Les objets de type chaises, tables, bureaux, sont étiquetés pour définir s’ils doivent être jetés ou non.



La morgue, le salle la plus oppressante
C’est une morgue moderne, assez complète. Il reste pas mal de chose, dont des restes d’autopsie…malaise. Il est rare que je ressente quelques émotions quand je visite des lieux abandonnés, à part bien sur le plaisir de visiter un lieu plutôt joli ou d’être émerveillée par des choses étonnantes, sinon par le stress de l’entrée sur le lieu bien sur. La visite sera vraiment pour cette fois sur le ressenti du malaise et d’une certaine oppression. Cette sensation je l’ai déjà ressentie des années auparavant, dans un hôpital également et aussi pas loin d’une morgue. C’était l’hôpital Richaud de Versailles. Dans un couloir tout a fait anodin, je sentais mon coeur s’emballer, la panique m’envahir sans savoir pourquoi. Y étant retourner a de nombreuses reprises, la sensation revenait à chaque fois au même endroit. Ici aussi je ressens cette étrange sensation, mais en plus atténuée que pour l’hôpital de Versailles. J’ignore la raison de cette réaction, peut être à cause de la quantité d’objets restants ? Des dossiers des patients ? Les photos et ectas de maladies bizarres ? Des tables d’autopsie ? De la lumière blaffarde qui nous jette la réalité à la figure. Le côté froid et déshumanisé, renforcé par l’abandon.


Abandon et émotions
Cette visite aura eu donc le mérite de ne pas me laisser indemne, d’avoir laisser une trace dans mon esprit, un peu sale la trace quand même. Il faut dire que l’hôpital visité a un passif loin d’être glorieux et que plusieurs affaires et condamnation ont eu raison de sa survit. J’arpente les salles une à une, au rythme des étiquettes et annotations laissées sur les meubles suite à la fermeture : « vide » ou « benne ». Finalement le côté photographique reprend le dessus, pendant de prime abord ne pas être inspirée, je me met à prendre des photos de quelques salles. Tout n’est pas saccagé, tout n’est pas tagué et même si les lieux fraichement abandonnés, sans peinture écaillée ne m’attire pas à la base, je me prends au jeu de cette rencontre et de ces émotions inattendues.



Retour en enfance
Je change d’étage, je pousse une porte et rencontre imprévue avec cette salle chatoyante, lumineuse et ses peintures sur bois d’animaux. En effet l’hôpital étant dédié aux enfants malades, il reste pas mal de jouets, ou présence liée à l’enfance. On ne ressent pas cette présence enfantine partout, mais certaines salles nous le rappelle au gré de notre visite.


Un hôpital en semi activité
Après une tentative pour d’accéder au bâtiment où se trouve les salles d’opération, on peut remarquer un homme à la fenêtre du bâtiment d’en face. Il ne fait pas attention à nous, dans le doute une approche différente du bâtiment qui nous intéresse est envisagée. Les salles d’opération sont toutes taguées, je ne montrerais aucune image, même si j’ai pris quelques clichés pour le « souvenir ». Il y a des traces de squat en activité, donc il temps de partir après un rapide tour du bâtiment. En ressortant du bâtiment, en contournant celui où l’homme était à la fenêtre, l’arrière du bâtiment semble abandonné, les fenêtres à demi ouvertes laissent passer les rideaux déchirés. Squat ou activité ? Pas plus d’information. Cette exploration s’est étalée sur 2 visites, et tout visité pas été visité, par manque de temps et aussi certains endroits étant fermés. Finalement il temps de repartir sans laisser de traces, hormis nos images. D’autres photos et explorations du lieu :
– Le blog de XL
– Glauqueland
6 commentaires
Are these from a recent visit? The place looks better then on other pictures i have seen…..
currently this site is really damaged, currently this site is really damaged
votre blog est vraiment excellent,merci pour ce partage..ça donne autant envie que ça fait flipper quand même^^
Madame,
Je viens de découvrir par hasard votre site.
Il est navrant d’avoir recours à un lieu commun aussi élimé, mais vos images, déjà magnifiques, sont en outre envoûtantes. Il est fascinant de contempler ces lieux qui palpitent encore de ces vies disparues qui les ont naguère animées : le souterrain sous l’hôpital Cochin, le village abandonné, la « réhumanisation » avec ces filles fantômes, dont la fragile féminité se cogne à la brutalité des lieux, le malheureux château de Pont-Rémy, et tous ses homologues, l’abri Lhomond, dont les murs exsudent peut-être encore la peur des bombardements…
Il me faudrait citer tous les thèmes ou presque.
Ne voyez dans mes propos aucune flatterie, je ne vous connais pas, je ne suis pas photographe, mais écrivain du Premier Empire ; je vis donc un peu dans le passé. C’est d’ailleurs pourquoi je m’intéresse à un autre patrimoine dont votre sensibilité ferait des merveilles : celui de la Grande Guerre, où les souffrances des hommes, si superbement contées par Maurice Genevoix et autres Roland Dorgelès, pour ne citer que les plus connus, affleurent à chaque pas.
Pardonnez-moi ce (trop) long commentaire, mais je tenais vraiment à rendre hommage à un si beau travail.
Après avoir hésité entre plusieurs thèmes, je le dépose sur ce sujet, parce que votre commentaire, parmi d’autres, m’a beaucoup touché.
Je vous présente mes compliments.
Jean-Claude Damamme
Bonjour, j’ai vue vos photos que je trouve superbe et j’aimerais (si possible) pouvoir y faire un repérage pour un court-métrage.
Pensez vous que cela soi possible et savez vous si je puis contacter quelqu’un pour y avoir accès « légalement ».
Merci beaucoup de cette visite et à bientôt
Bonjour,
Le site ne ressemble actuellement plus aux photos que j’ai posté ici.
Cette partie de l’hôpital est occupée désormais. Il y a différentes associations et des personnes qui travaillent/vivent sur le site.
A voir avec les associations donc.