Sanatorium abandonné dans la montagne

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Parmi les lieux abandonnés, on trouve plusieurs sanatoriums. Ce sont des établissements médicaux spécialisés dans le traitement des différentes formes de la tuberculose. Cette maladie pulmonaire est l’origine de la construction de 250 établissements de santé situés dans des régions avec un climat propice de type mer ou montagne. Aujourd’hui la plupart sont reconvertis ou abandonnés.

Des sanatoriums contre la tuberculose

La tuberculose est une maladie très ancienne, surement présente depuis le début de l’humanité.
Jusqu’au début du XXe siècle, la seule manière d’améliorer l’état du malade était un séjour dans un sanatorium
de préférence en altitude où l’air est meilleur. Ce traitement a permis d’obtenir à quelques occasions des guérisons. Cependant, les rechutes étaient fréquentes, et les séjours en sanatorium ne permettaient donc pas une guérison durable.

Les années 20 voient apparaitre le premier vaccin contre la tuberculose et même si actuellement la maladie existe toujours, il y a beaucoup moins de cas ce qui ne nécessite plus l’utilisation de bon nombre de sanatoriums.

Un centre sanitaire dans la montagne

A la fin du 19e siècle, un médecin généraliste s’intéresse au climat et arrive à la conclusion des bienfaits de celui-ci sur les affections pulmonaires et plus particulièrement sur le site présenté ici.
C’est en 1900, à 910 mètres d’altitude, qu’est construit le premier sanatorium populaire d’altitude français. Il accueille à l’origine cent vingt malades répartis en chambres de un à six lits.

Trois établissements sont réalisés sur ce plateau. Celui-ci présenté ici date de 1912. Il fait tout de même souligner que ces établissements étaient destinés à une clientèle aisée et lui conférer une certaine notoriété. L’association de plusieurs facteurs met fin au projet : le prolongement de la ligne de chemin de fer échoue, l’arrivée de grands sanatoriums publics.
En effet, en 1919 la loi Honnorat impose la création d’un sanatorium par département. Le premier sanatorium devient en 1927 devient sanatorium départemental. Les deux autres sont repris par un autre département. L’un est réservé aux femmes et celui que j’ai exploré, réservé aux hommes.

La régression de la tuberculose entraine soit la fermeture des établissements soit une diversification : centres médicaux, paramédicaux etc.

Sanatorium et centre de soins pulmonaire

Les sanatoriums, sont des lieux très vastes et conçus de manière à y faciliter l’hygiène. Propreté, air et hygiène étaient les trois conditions recherchées pour une cure.

Lieux de repos dont le but était d’améliorer la santé des patients grâce aux bénéfices des effets conjugués du soleil et de l’air pur. L’édifice est construit sur cette fonction.
Il est doté d’une partie centrale et de deux ailes obliques sur plusieurs niveaux. Les chambres sont exposées au sud afin d’être exposée au soleil et au plus de lumière possible. Des balcons de cure sont situés directement devant les chambres.


L’utilisation de peinture aux couleurs chaudes, donne un aspect moins glauque au site. Au contraire, il souligne le soleil, que j’ai eu la chance d’avoir le jour de ma visite.
 

Même  si l’endroit est à l’abandon, le calme, la chaleur du soleil sur les peintures écaillées et le papier peint criard a quelque chose de poétique. Il y a une sorte de beauté dans cette décrépitude et une sorte d’espoir.

On peut remarquer que les matériaux utilisés sont dotés de surfaces lisses et lavables.
Malgré l’environnement et la vue plutôt jolie, il n’en reste pas moins un lieu où coure la maladie et les infrastructures nous le rappellent presque à chaque coin de couloir.

Les malades restaient plusieurs mois, voir pour certains, des années. Le lieu prévoyait donc des activités afin de les distraire et de leur faire garder le moral. Il ne reste pas grand-chose de visible sur place. Sauf cette salle avec un harmonium et une salle de projection.

Sources :

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

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