La filature Badin Sartel

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Fermée en 2008, cette filature située en Normandie s’est dégradée en quelques années d’abandon. Malheureusement du au ferraillage, le démontage des métaux présents dans les fenêtres ou verrières auront entrainés sa décomposition prématurée.


Historique de la filature Badin Sartel

Construite en 1838, cette filature faisait vivre la ville de Barentin et vu passer plusieurs générations parmi les ouvriers.
Rapidement rachetée en 1861 par Auguste Badin qui y a été apprenti Il lui donnera son nom.
il diversifie alors les matériaux et les produits, ajoutant au coton devenu trop cher du lin puis une filature de jute.

Sur le modèle de nombreuses industries de cette période, le coté social est important et donner de bonnes conditions de vie aux ouvriers est à cœur des dirigeants d’entreprise.
C’est ainsi que Auguste Badin fait construire une école, une crèche, un orphelinat, des organismes de secours mutuels, de retraite et de loisirs. En 1897 il construit une cité ouvrière à proximité des usines,Car la filature Badin emploi alors emploie alors de 2000 salariés.
dans la continuité de son œuvre il deviendra même maire de Barentin et fera construire des bâtiments liés à la santé : un hôpital, un sanatorium et un préventorium.

Après la prospérité, la faillite

Ayant subit plusieurs mutations depuis sa création, dont une faillite dans les années 80 qui laissa à l’abandon une partie des bâtiments, la crise industrielle aura finalement eu raison de l’activité de la filature.  Laissée à l’abandon sa dégradation fut rapidement en raison du ferraillage.

Le ferraillage responsable de rapide dégradation

Ayant visitée pas mal d’industrie en péril, j’ai été particulièrement interpellée par l’état de cette filature. En 3 ans, l’état de dégradation est proche de certaines usines laissées dans leur jus parfois depuis plus de 10 ans !
Ajouté à cela qu’un système de surveillance est présent et au premier abord on ne comprend pas du tout les raisons de ce délabrement.

La réponse ne tarde pas à venir, des bruits de pas sur le toit, des bouts de verre qui tombent… la verrière ayant un composé en plomb, celui ci est récupéré par les trafiquants de métaux… Une fois les verrières attaquées, l’usine se retrouve aux mains des éléments et une rapide dégradation s’installe, rouille, moisissures, la détérioration pour la récupération du cuivre auront en quelques mois rendu cette usine historique en une presque ruine.

On a d’ailleurs une idée de ce que cela deviendra car une partie de l’usine avait déjà été fermée et laissée à l’abandon…la nature y reprend ses droits, le vert omniprésent de la mousse se mélange aux carcasses de machines, le toit effondré laisse un trou béant dans la structure, celle ci se mélangeant aux bouts d’anciennes fileuses, un monde relativement différent de la partie récente ou l’on sent encore la présence humaine récente, où l’on s’attend presque à croiser une ouvrière au détour d’un couloir. Les grands conteneurs de fils vomissent ce qu’il leur restent, pour les laisser sur le sol fusionner avec celui ci.

Devenir de la filature Badin

Le site a été partiellement détruit , seuls 6 bâtiments de conservés dont la cheminée et la tour de l’horloge.
Le projet mis en place sera de proposer une pépinière d’entreprises et la construction de logements.

 

 

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

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