Un ancien abri de la RATP

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Les compagnies de transports comme la RATP et la SNCF ont bien sur dû aménager des abris antiaériens dans les sous-sols des bâtiments administratifs avant la Seconde Guerre Mondiale. Même si actuellement il ne reste que peu de traces, on peut trouver quelques pépites comme cet abri RATP, oublié sous un dépôt et restant dans très bon état de conservation.

Abri administratif RATP

La loi du 12 novembre 1938, qui organise « la défense passive », imposait la construction d’abris pour protéger la population.
Ici cet abri sera réalisé afin de mettre à l’abri les salariés de la compagnie, il est depuis tombé dans l’oubli par son manque d’utilité. C’est à la lumière d’une lampe torche qu’il sera possible de visiter et découvrir cet abri en parfait été de conservation, ce qui est somme toute assez rare. Les inscriptions et directives sont plutôt en bon état et nous livrent des explications et une « ambiance » en cas d’alerte et d’utilisation de l’abri.

L’entrée dans le SAS est réglementée et expliquée directement sur la porte. Ainsi on apprend qu’il faut frapper le timbre à gauche de la porte d’un seul coup si l’on est un retardataire n’appartenant pas à la DP.
3 coups régulièrement espacés pour le personnel spécialisé de type pompiers ou secouristes. Enfin une série de coups précipités annoncent une admission d’urgence au blessés gazés.

Un abri anti-gaz avec une infirmerie

Prévu pour au moins 80 personnes, on découvre en entrant une petite salle d’infirmerie avec son armoire à pharmacie. Un strapontin avec l’inscription « sasseur » (personne en poste dans le SAS d’entrée) reste en bon état. Plusieurs voir nous verrons d’inscrits de rester calme.

Des bancs sont prévus pour s’y assoir en attendant la fin de l’alerte. Partout aux murs des panneaux ordonnent de ne pas fumer ou de garder le silence. Une petite salle au fond comprend un système de dynamo à pédalier qui servait à produire du courant et renouveler l’air. L’ensemble de l’abri est parcouru par des tuyaux au plafond afin d’y faire passer l’air.

Le grand couloir nous amène dans différents boxes mais aussi aux toilettes, tout au fond de l’abri, près d’une autre sortie. On remarque que la porte est étanche aux gaz.       Aucune inscription ne laisse témoigner de l’utilisation de cet abri comme il est parfois le cas dans d’autres. On dénombre tout de même une soixantaine d’alerte dans la périphérie de celui-ci entre janvier et juin et 1944.

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Exploratrice et photographe passionnée d’histoire, mon travail s’articule autour de 2 axes : la photographie documentaire et la photographie artistique. Je réalise des reportages sur les souterrains et lieux abandonnés dans un but documentaire et réalise des photos témoignages afin de garder une trace de ce patrimoine oublié. Mes séries de photos artistiques, réalisées dans des lieux abandonnés deviennent le décor de mises en scène où elle exprime son ressenti des lieux, les sublime et les fait renaître le temps d’une image, en mélangeant rêve et réalité afin de s’approprier le lieu.

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